VII
Après le dîner, ils revinrent à Paris, à l’appartement de Maren. Il fit les cent pas dans le salon en attendant que Maren, selon le mot de Jean Harlow dans un vieux film toujours redemandé, « revête quelque chose de plus confortable ».
Ce fut alors qu’il aperçut, sur une table basse imitation bois de noisetier, un objet qui lui sembla vaguement familier si bien qu’il le prit et commença à le manipuler avec curiosité. Oui, familier, et pourtant étrange.
La porte de la chambre à coucher était entrouverte.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? cria-t-il.
Il entrevoyait confusément une silhouette féminine en sous-vêtements qui allait et venait entre le lit et l’armoire.
— … Ce truc qui ressemble à une tête humaine mais sans aucun trait. Ça a la taille d’une balle de baseball.
De loin, Maren répondit joyeusement :
— Ça provient du 202.
— Mon dessin ?
Il regarda plus attentivement l’objet. Un résultat du dépiautage ! Un article pour le marché au détail sur décision d’un des aides-consomm du Conseil.
Ne voyant aucun levier, il l’appela de nouveau :
— À quoi cela sert-il ?
— À amuser.
— Comment ?
Maren fit une brève apparition à la porte, sans aucun vêtement.
— Dis-lui quelque chose.
Les yeux fixés sur elle, Lars répondit :
— Cela m’amuse beaucoup plus de te regarder. Tu as grossi au moins d’un kilo et demi.
— Pose une question quelconque à Orville. Orville, c’est la fureur d’aujourd’hui. Les gens s’enferment des jours entiers avec lui, sans rien faire d’autre que de lui poser des questions et d’écouter ses réponses.
— Il remplace la religion.
— Il n’y a pas de religion, déclara-t-il, soudain sérieux.
Ses expériences dans le domaine hyper-dimension l’avaient débarrassé à jamais de toute foi, de tout dogme, de toute dévotion. Si quelqu’un était qualifié pour prétendre qu’il connaissait « l’autre monde », c’était lui, et jusqu’à présent, il n’y avait décelé aucun aspect transcendant.
Maren insista :
— Dis-lui une blague.
— J’ai simplement envie de le reposer là où je l’ai pris.
— Tu n’as vraiment pas envie de voir le résultat du dépiautage d’une de tes idées ?
— Non, c’est leur affaire à eux.
Toutefois, il tenta d’imaginer une plaisanterie :
— …Qu’est-ce qui a six yeux, est soumis à l’entropie, porte un chapeau melon…
— Voyons, tu ne peux pas poser une question sérieuse ?
Elle était retournée dans sa chambre et commençait à se rhabiller.
— … Lars, tu es un pervers polymorphique.
— Oh ! fit-il.
— Au mauvais sens du terme : tu obéis à l’instinct d’autodestruction.
— Cela vaut mieux que d’obéir à l’instinct de détruire les autres.
Et s’il posait à Orville une question véritable, celle qui le préoccupait ? Il s’adressa à la petite sphère dure et lourde qu’il tenait à la main :
— Suis-je en train de commettre une erreur en m’apitoyant sur moi-même ? En conversant avec un fonctionnaire soviétique pendant ma pause-café ?
Il attendit. Rien, pas de réponse.
— … En croyant que ceux qui prétendent construire des machines qui tuent et mutilent et détruisent, devraient au moins être assez intègres pour construire de vraies machines qui tuent, mutilent et détruisent, au lieu d’inventer des mécanismes d’où l’on tire finalement une non-entité, un gadget de la décadence, comme toi ?
Il attendit encore un instant. Orville demeura silencieux.
— Il est démoli, cria-t-il à Maren.
— Attends une seconde. Il se compose de quatorze mille éléments miniaturisés et qui fonctionnent en séquence : il leur faut du temps.
— Tu veux dire qu’ils ont employé à ça la totalité du système de guidage du 202 ?
Il regarda Orville avec horreur. Mais oui, cette sphère était de la taille du système de guidage du 202, et elle épousait la même forme. Il commença à penser à ses possibilités. Cela pouvait résoudre des problèmes dont on l’alimentait oralement sans besoin de carte perforée ou de fiche en oxyde de fer, des problèmes jusqu’à soixante éléments constitutifs. Il n’était pas étonnant que « cela » prît son temps pour répondre.
Aucun de ses dessins peut-être n’arrivait à la hauteur de celui-ci. Et voilà ce que c’était devenu : Orville, un gadget nouveau pour remplir les loisirs et le cerveau d’hommes et de femmes dont les tâches avaient dégénéré jusqu’à n’être plus qu’une activité psychomotrice répétée, fastidieuse, qu’un pigeon bien entrainé pouvait accomplir. Mon Dieu ! Cela dépassait ses pires prévisions.
Lars Powderdry, se dit-il en se souvenant des romans et des nouvelles de Kafka, se réveilla un matin pour découvrir qu’en l’espace d’une nuit il avait été transformé en un gigantesque… quoi ? Cafard…
— Que suis-je ? demanda-t-il à Orville. Oublie mes demandes précédentes. Annule-les. Réponds uniquement à cela : que suis-je devenu ?
Avec force, avec rage, il serrait la sphère dans sa main.
Vêtue d’un simple pantalon de pyjama en coton chinois de couleur bleue, Maren s’était arrêtée à la porte, le regardant en train de se battre avec Orville.
« Lars Powerdry se réveilla un matin pour découvrir qu’en l’espace d’une nuit il avait été transformé en un gigantesque…»
Elle s’interrompit parce que dans le coin opposé du salon, l’appareil de télé venait de faire pinngggg.
De lui-même, il s’ouvrait : un nouveau bulletin d’informations allait être diffusé.
Oubliant Orville, Lars se tourna lui aussi vers l’écran, le cœur battant : un bulletin supplémentaire d’informations apportait toujours de mauvaises nouvelles.
Le visage de l’annonceur apparut, puis il se mit à lire d’une voix d’un calme professionnel « La NASBA, l’agence spatiale du Bloc-Ouest de Cheyenne, Wyoming, a annoncé aujourd’hui qu’un nouveau satellite, vraisemblablement lancé par la Chine des Peuples ou par la Liberté de l’Humanité de Cuba, a été mis en orbite à… Maren referma l’appareil :
— Un simple bulletin, comme d’habitude…
— J’attends avec impatience le jour où un satellite lancera lui-même son propre satellite, fit Lars.
— Mais c’est déjà fait. Est-ce que tu ne lis pas les journs ? Tu ne lis ni le Scientific American ni Lectures Pour Chacun. Tu ignores tout !
Son sarcasme était moitié sérieux, moitié plaisanterie.
— Tu es un idiot savant, comme ces crétins qui apprennent par cœur les numéros de plaques d’immatriculation et les numéros de vidéophone de la région de Los Angeles.
Elle reprit le chemin de sa chambre à coucher pour chercher sa veste de pyjama. Orville, qu’avait oublié Lars qui le tenait toujours à la main, prit soudain la parole.
Impression étrange, inquiétante. Il battit des paupières pendant que la machine croassait sa réponse télépathique à une question qu’il avait déjà oubliée :
— Monsieur Lars…
— Oui, dit-il, hypnotisé.
Orville, toujours croassant, laissa échapper le résultat de sa longue recherche. Ce n’était qu’un jouet, mais il s’était donné du mal : on l’avait construit avec trop d’éléments complexes pour qu’il ne débite que du vent :
— Monsieur Lars, vous avez posé une question ontologique. La structure de votre langage indo-européen ne permet pas d’en faire une analyse adéquate. Vous devriez reposer cette question dans des termes différents.
Après un moment d’hésitation, Lars dit :
— Non, ce n’est pas la peine.
Orville, cette fois, ne demeura pas longtemps muet :
— Monsieur Lars, vous êtes un esprit compliqué. Franchement, il ne savait plus s’il devait en rire ou non :
— Il répète des phrases toutes faites, dit-il à Maren qui venait d’arriver, maintenant raisonnablement habillée, et qui prêtait elle aussi l’oreille.
— Naturellement. La machine puise dans sa banque de mots, de phrases, de citations. Qu’attendais-tu ? Un sonnet qu’elle aurait elle-même composé ? Elle peut choisir, jamais inventer. Mais elle était vraiment surprise :
— … Franchement, Lars, plaisanterie mise à part tu n’as vraiment pas un esprit technique, tu n’as vraiment pas la tournure d’esprit d’un intellectuel, et…
— Tais-toi… Orville n’a pas fini de dégoiser. Comme un disque tourné à une allure un peu faible, Orville dit d’une voix trainante :
— Vous avez aussi demandé : « Que suis-je devenu ? » Vous êtes devenu un exilé. Un vagabond. Sans foyer. Pour paraphraser Wagner…
— Richard Wagner, le compositeur ? demanda Lars.
— Et dramaturge et poète. Oui. Pour le paraphraser, dans Siegfried, pour dépeindre votre situation : « Ich hab’nicht Bruder, noch Schwester, Meine Mutter ken’Ich nicht. Mein Vater…
Mais Orville avait fini de digérer, d’intégrer et d’accepter la remarque de Maren ; il embraya aussitôt sur un autre circuit électronique :
— … Je vous demande pardon, monsieur Lars. Votre nom m’a trompé. J’ai cru qu’il était norvégien. Je voulais dire que comme Parsifal, vous êtes Waffenlos, dans les deux sens : sans armes et désarmé. Sans armes, car vous ne fabriquez pas d’armes comme le prétend officiellement votre firme, mais désarmé surtout. Désarmé comme le jeune Siegfried avant qu’il ait bu le sang du dragon et comprenne enfin le chant des oiseaux. Comme Parsifal, avant qu’il apprenne son nom par les filles-fleurs, vous êtes innocent. Et cela, peut-être, dans le mauvais sens du terme.
— Pas bête du tout, fit Maren, hochant la tête. Tu vaux le prix que je t’ai payé. Vas-y, continue à dégoiser.
Elle prit un cigarillo du paquet qui se trouvait sur la table à thé.
Orville recherchait la définition définitive, comme s’il pouvait décider plutôt que de choisir parmi les termes emmagasinés dans sa banque d’informations, ainsi que Maren l’avait expliqué. Il dit enfin :
— Je sais ce que vous désirez. Vous êtes en face d’un dilemme. Mais vous ne l’avez jamais exprimé clairement dans votre esprit, jamais affronté.
— Mais quel dilemme, nom de Dieu ? proféra Lars, dérouté.
— Monsieur Lars, vous avez une peur terrible d’entrer un jour dans votre bureau de New York, de vous coucher, d’entrer en transe et d’en sortir l’esprit vide, sans un dessin à montrer. En d’autres mots : vous craignez de perdre votre talent.
Le silence était tel dans la pièce qu’il entendit l’aspiration légèrement asthmatique, presque imperceptible de Maren, qui tirait sur son cigarillo.
— Eh bien… dit enfin Lars, soudain apaisé. (Il se sentait redevenu petit garçon, comme si on l’avait débarrassé soudain de toutes ses années d’adulte.) Étrange expérience.
Car naturellement, ce jouet, ce gadget tiré d’une idée originale de la S.A. M. Lars, avait raison. Il ressentait une peur proche de celle de la castration. Et elle ne le quittait jamais. Lentement, Orville dévidait le reste de sa réponse :
— C’est un problème artificiel, un faux problème que vous vous posez sur le manque d’authenticité de vos prétendues « armes ». Il cache la réalité subjacente. Vous savez parfaitement, comme tout être humain sain d’esprit, qu’il n’y a absolument aucune raison de fabriquer des armes authentiques, ni dans le Bloc-Ouest ni dans Pip-Est. L’humanité a été sauvée lorsque ces deux monolithes ont pris secrètement contact à Fairfax, en Islande, en 1992, pour se mettre d’accord sur le principe du « dépiautage », ouvertement confirmé en 2002 lors de la ratification des Protocoles.
— Assez ! dit Lars en regardant l’objet. Orville se tut.
Lars le reposa sur la table à thé d’une main tremblante.
— Et c’est cela qui amuse les purzouves ? demanda-t-il à Maren.
— Ils ne posent pas de questions si profondes. Leurs questions sont plutôt des gags.
Elle lui jeta un coup d’œil scrutateur :
— … Ainsi, tous ces bavardages, tous ces soupirs toutes ces plaintes : « Mon Dieu, je suis un fumiste je berne ces pauvres purzouves » tout ce dégueulis sentimental, c’était du vent, rien que du vent…
Elle était rouge d’indignation. Lars était bouleversé.
— Évidemment. Mais je l’ignorais. Je ne consulte pas les psychanalystes. Je les hais.
— Crainte de la castration, Lars. Crainte de perdre ta virilité. Tu as peur parce que tes dessins ne sont pas des dessins d’armes véritables. Est-ce que tu y vois clair, petit bonhomme ? Tu crains que cela ne soit un signe d’impuissance.
Il évita de rencontrer son regard, puis dit :
— Waffenlos ! Sans armes. Quel euphémisme courtois…
— Tous les euphémismes sont courtois. C’est le sens même du mot.
— Oui, un euphémisme pour impuissance. Je ne suis plus un homme.
— Une fois couché, tu en vaux douze. Quatorze. Vingt. Formidable !
Elle le regardait attentivement pour voir si elle arrivait à le remettre d’aplomb.
— Merci beaucoup. Mais l’impression d’échec demeure. Peut-être Orville n’est-il pas allé jusqu’au bout, jusqu’aux racines du mal ? Peut-être Pip-Est joue-t-il un rôle là-dedans.
— Demande-le-lui.
Reprenant la tête sans visage, Lars formula sa question :
— Que se passe-t-il chez Pip-Est qui soit mêlé à tout cela, Orville ?
Une pause, le temps pour le complexe électronique de fonctionner, puis la voix croassante dit :
— Une photo floue, prise à très longue distance, trop floue pour que vous sachiez ce que vous voudriez savoir.
Et il sut, immédiatement. Et aussitôt, il tenta de chasser cette pensée de son esprit car sa maîtresse et collaboratrice Maren Faine était debout, près de lui, à l’écoute du plus profond de lui-même en dépit de la loi qui le lui interdisait. Avait-elle saisi l’image au vol, ou avait-il réussi à l’éliminer à temps, à la repousser dans l’inconscient où elle était jusqu’alors demeurée ?
— Eh bien, eh bien… Lilo Toptchev, dit-elle pensivement.
Inutile de nier.
— … En d’autres mots, la solution à ton dilemme « dessins d’armes qui n’en sont pas », dilemme psycho-sexuel puissance-impuissance, etc., tu la cherches de la façon la plus stupide qui soit, comme si tu étais un gosse de dix-neuf ans.
— J’irai consulter un psychiatre, dit-il pour s’excuser.
— Ce que tu veux, c’est une bonne photo, bien claire, de ce misérable petit serpent femelle du monde communiste ?
— Oui, fit-il, stoïquement.
— Eh bien, je t’en aurai une. Oui, je t’en aurai une, moi. Ou je ferai encore mieux. Je vais t’expliquer en termes simples, courants – le type de mots que tu es capable de comprendre – comment toi, tu vas te la procurer, parce que, en y réfléchissant un peu, je préfère ne pas me retrouver mêlée à quelque chose d’aussi…
Elle chercha un instant le mot, le coup bas :
— … d’aussi vaseux.
— Comment cela ?
— D’abord, comprends une chose : la KACH ne te la fournira jamais, jamais. S’ils t’ont remis une photo floue, c’est parce qu’ils l’ont fait exprès. Ils auraient pu en prendre une meilleure.
— Je ne te suis plus.
Elle se mit à parler comme à un enfant, un enfant pour lequel elle n’aurait nourri qu’une sympathie limitée :
— La KACH, dit-on, est désintéressée. Cherche ce qu’il y a sous ce noble vocable et tu auras la vérité, la KACH sert deux maîtres.
— Nous et Pip-Est.
— Il est entendu que la KACH sert tout le monde et n’offense personne. Ces gens-là sont les Phénicien » du monde moderne, ses Rothschild, ses Fugger. Tu engages la KACH pour espionner le voisin, mais tu reçois toujours une photo floue, comme celle de Lilo Toptchev…
Elle soupira. Tout cela était si évident, et pourtant, il fallait lui expliquer :
— … Cela ne te rappelle pas quelque chose ? Réfléchis, Lars.
Brusquement, il comprit :
— La photo qu’avait Aksel Kaminsky. Celle du dessin 265. Elle ne correspondait plus au dessin.
— Oh ! mon chéri. Enfin, tu y vois clair. Enfin ! Il fit un effort pour garder son sang-froid :
— D’après ta théorie, ce serait une politique voulue. La KACH fournit assez de renseignements pour que les deux blocs continuent à se servir d’elle, sans jamais offenser l’un d’eux.
— Évidemment…
Elle s’assit, tirant nerveusement sur son cigarillo :
— … Et maintenant, écoute. Je t’aime, Lars. Je veux te garder pour moi, pour être aux petits soins pour toi et pour t’embêter. J’adore t’embêter parce que tu es si « embêtable » ! Mais je ne suis pas égoïste. Ton point faible psychologique, c’est, comme Orville l’a dit, ta crainte de perdre ta virilité. En cela, tu es comme n’importe quel autre mâle qui a dépassé l’âge de trente ans… tu observes chez toi un certain ralentissement, très faible, et cela t’épouvante. Tu prends conscience que ta force vitale s’en va. Tu es encore un excellent amant, mais pas tout à fait aussi bon que la semaine dernière, ou le mois dernier, ou il y a un an. Ton sang, ton cœur, ta… bref, ton corps sait ce qu’il en est, et ton cerveau aussi. Je vais t’aider.
— Alors aide-moi, au lieu de discourir.
— Tu vas contacter cet Aksel Kaminsky.
Il ouvrit de grands yeux. Mais son expression montrait qu’elle parlait sérieusement, et elle le confirma d’un signe de tête :
— … Et voici ce que tu lui diras : Ivan… Appelle-le Ivan. Ça les embête. Il pourra t’appeler Joe ou Yank, mais toi, tu t’en moqueras. Ivan, lui diras-tu, tu veux connaître le détail de mon article 265. C’est bien cela, Ivan ? Eh bien, camarade venu de l’Est, je te le donne, et toi, tu me donnes une photo de ma collègue, la fille qui crée la mode de l’armement chez toi, Mlle Toptchev. Et une bonne photo, en couleurs, peut-être même tridimensionnelle. Et peut-être même un bout de film que je peux projeter, avec une jolie piste sonore pour que j’entende sa voix, le soir, afin de meubler mes heures de loisir. Et mieux encore, Ivan, si tu as un bout de film un peu porno où je peux la voir en train de tortiller du pelvis…
— Tu crois qu’il marchera ?
— Évidemment !
Bon Dieu, se dit Lars, et c’est moi qui dirige la firme ! C’est moi qui emploie cette forme. Manifestement, dans un an, avec tous les problèmes psychologiques que je n’arrive déjà plus à résoudre… Mais j’ai « le » talent, la capacité psionique. Si bien que je serrai toujours le patron.
Malgré tout, il ressentait l’inconsistance de cette supériorité d’ensemble quand il se comparait à cette femme, sa maîtresse. Ce qu’elle avait proposé en termes si simples, ce marché avec Kaminsky, tout cela maintenant lui paraissait si évident, et pourtant, insensé qu’il était, il n’en aurait jamais eu l’idée tout seul.
Incroyable !
Et ça marcherait !